25 juillet 2018 : Xiahé
Pour cette journée, nous avions réservé un chauffeur pour qu’il nous amène jusque dans la plaine de Sangke (Sangke grassland). Situé à une vingtaine de kilomètres de la ville de Xiahé, la prairie s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres au milieu des montagnes où plus de 7000 familles de nomades tibétains y vivent toute l’année. Suivant la saison, les familles s’installent à partir du mois d’Avril, dans les pâturages d’été et migrent vers le mois d’Octobre dans la partie plus accessible l’hiver.
Après près d’une heure et demi de route plus ou moins praticable au milieu des montagnes verdoyantes, notre chauffeur nous a arrêté pour faire une petite randonnée dans les pâturages. Partis de 3600 mètres d’altitude nous sommes passés à 3700 mètres dès la première montée… le manque d’oxygène s’est vite fait ressentir. Mais en haut, la vue était à couper le souffle : des montagnes et les pâturages d’un vert chatoyant parsemés ça et là de troupeaux de yacks ou de yourtes blanches. Depuis le sommet où nous étions, nous avions devant nous les pâturages d’été et derrière nous les vallées d’hiver. Le tout dans un silence religieux et un ciel bleu immaculé… Grandiose !
Notre guide-chauffeur est en suite parti chercher la voiture pour nous retrouver plus loin. Nous avons continué à marcher dans la pâturage près d’un troupeau de yack au milieu des fleurs et des edelweiss par milliers.
De retour à la voiture et après avoir laissé passer un troupeau de yack, nous sommes partis vers le marché d’été. Le marché d’été est un petit hameau qui a été crée il y a une vingtaine d’années où des commerçants viennent s’installer pour la saison d’été et proposent aux familles nomades les produits de premières nécessité leur évitant ainsi près d’une journée de trajet jusqu’à la ville. Le hameau est composé de quelques baraques identiques au milieu desquelles les yacks errent en liberté. Nous avons déjeuné dans le restaurant-bar avec notre chauffeur. Au menu, un excellent plat de nouilles au yack ! Nous avons un peu discuté avec notre chauffeur sur les conditions de vie des populations tibétaines, de la gestion de leur territoire entre l’administration tibétaine et chinoise, de l’éducation des populations nomades… c’était très intéressant même si nous n’avons pas forcement abordé des questions plus sensibles.
Après le repas, nous sommes allés rencontrer une famille de nomade dans leur yourte. Bien qu’un peu mal à l’aise de cette rencontre un peu organisée, nous avons rejoint la yourte de la famille non loin de notre petite randonnée du matin. Après les salutations d’usage à toute la famille (des grands parents aux petits enfants), nous avons été invités à rentrer dans la yourte où ils nous ont offert du thé au lait de yack (très bon), du tsampa (plat traditionnel fait de farine d’orge, lait de yack et de sucre) et de la pastèque. La famille possède plus de 300 moutons et 70 yacks qu’ils exploitent pour produire du lait, du fromage ou du beurre. Les conditions de vies dans la yourte sont sommaires. Toute la famille vit en autonomie dans cette petite tente où il n’y a que le strict nécessaire. L’eau provient de la rivière et un peu d’électricité fournie par de petits panneaux solaires. Les enfants étaient rieurs et très joueurs. Leur père leur avait rapporté des fruits et ils étaient aux anges de pouvoir nous les montrer. Cette famille n’est pas pauvre mais leur conditions de vie rudimentaires nous font relativiser les petits tracas de nos vies occidentales !
Le retour à Xiahé a été très calme après cette superbe journée en altitude. A l’hôtel, nous avons pris quelques rafraichissements, une bonne douche, un bon repas, une bonne heure pour faire nos sacs et nous nous sommes endormi les yeux pleins des extraordinaires paysages de Sangke.

