30 juillet 2018 : Jiayuguan
Nous avons été obligés de nous lever tôt car le petit déjeuner se terminait à 9h00. Un petit déjeuner uniquement chinois qui ne correspondait pas forcement à nos habitudes culinaires mais nous y avons quand même trouvé notre bonheur. Le petit déjeuner avalé, nous avons pris la direction du Surplomb de la Grande Muraille. L’avantage d’avoir petit déjeuné tôt, c’est que nous sommes arrivés avant tous les groupes de touristes.
Dès l’entrée, nous avons été saisis par l’aspect spectaculaire de cette section la plus occidentale de la Grande Muraille. Construit au milieu du 16ème siècle, la Grande Muraille suspendue de Jiayuguan servait de rempart de protection contre les intrusions barbares venues de l’ouest. Bien que ne mesurant que 4 mètres de hauteur, cela suffisait amplement pour se défendre. En effet, étant située sur le versant occidental du mont Heishan, l’ennemi devait traverser le canyon Heishan puis escalader la montagne pour finalement apercevoir la muraille. Cette partie de la muraille était invisible pour toute personne regardant de l’ouest vers l’est. Au contraire, les gardes placés sur la Muraille avaient une vue imprenable vers l’ouest et avaient donc largement le temps de se préparer à l’attaque face à des ennemis déjà exténués par l’ascension. Cet endroit était également le lieu où la Grande Muraille et la Route de la Soie se croisaient.
Après une petite centaine de mètres relativement plats, nous avons attaqué une pente de 45°, alternant escaliers et aplats sur un kilomètre. Arrivés en haut, bien essoufflés, la vue sur les montagnes et les grandes plaines désertiques du désert (sic) de Gobi était magnifique. En regardant vers le sud au delà de l’entrée du site, nous pouvions voir les immenses avenues désertes menant vers la ville (les architectes ont vu grand !), la ville, sa zone industrielle et ses centrales nucléaires… cela nous a un peu cassé le mythe mais nous étions trop content de marcher pour la deuxième fois de notre vie sur la mythique Grande Muraille de Chine !!
A la sortie du site, nous avons pris un taxi pour visiter les Tombeaux des Wei et des Jin. Le taxi que nous avons pris, venait de déposer quelqu’un et était censé attendre la fin de sa visite. Mais bon, une petite course pendant l’attente c’était toujours ça de pris. Les tombeaux étant situés à plus de 20 kilomètres de la ville, il n’avait pas le temps de revenir à temps. C’est dans ces cas là, qu’il faut respecter le sens du commerce des chinois… il nous a arrêté dans le centre ville, nous a fait payer la course et nous a fait monter dans un taxi qu’il avait prévenu en route (nous avons présumé qu’il s’agissait du taxi de sa femme 🙂 ) pour nous conduire aux tombeau. Malin, hein ?
Pour aller aux tombeaux, nous avons pris des avenues gigantesques toujours aussi désertes. Arrivés aux tombeaux il n’y avait pas grand monde. Heureusement que notre chauffeuse de taxi avait prévu d’attendre que nous visitions pour nous ramener en ville car je pense que nous serions encore en train de cherche un taxi sur le site !
Le site des Tombeaux de fresques des Wei et des Jin est un site qui abrite de magnifiques fresques murales sur des centaines de briques représentant des scènes de la vie féodale en Chine. Ce sont plus de 1 400 tombes qui sont regroupées dans les treize tombeaux des Wei et des Jin. Cela représente donc l’un des plus grands cimetières de la Chine Antique (3ème – 5ème siècle). Et oui !!
Le site, découvert dans les années 1970, est remarquable mais son histoire est tragique. En effet, à l’époque, la guerre mais aussi la famine, la peste et d’autres horreurs touchent la région de Jiayuguan. En respect pour les nombreuses pertes humaines, les tombeaux de fresques des Wei et des Jin ont été creusés. Ce n’est pas la tombe d’un célèbre empereur chinois que nous sommes allés voir mais des sépultures de gens du peuple, tous statuts confondus.
Notre chauffeuse de taxi a été très sympa car elle nous a guidé pour prendre les billets et nous faire visiter les tombeaux avant un petit groupe, nous permettant de visiter tous seuls. Le site en lui même était surprenant. Nous sommes allés vers une cabane au milieu du désert. A l’intérieur de la cabane, nous avons descendu un long escalier pour entrer accroupis dans 3 minuscules salles en pierres. Dans ces salles, nous avons été totalement émerveillés par la beauté des fresques de couleur. Les fresques représentaient des scènes de la vie quotidienne et étaient incroyablement bien conservées (depuis le 3ème siècle !). Les photos étaient interdites mais comme nous n’étions que tous les quatre et les fresques tellement incroyable, je me suis permis quelques clichés sans flash. Le site était tout petit, loin de la ville mais quelle visite extraordinaire !
De retour à notre hôtel, nous avons fait un tour dans la ville et découvert un parc, qui, à l’image de la ville, était désert et semblait s’être figé dans les années 60. Le soir, nous avons préparé nos sacs pour prendre le train demain matin tôt.
