24 juillet 2018 : Xiahé

Le monastère de Labrang à Xiahé (prononcez Chiareu) est un des six plus grands monastères du Gelupa du Bouddhisme tibétain, surnommé « l’école tibétaine du monde ». Labrang est une altération d’un mot tibétain qui signifie la maison du Bouddha vivant. Il a été construit en 1709 et dans les beaux jours de sa prospérité, il y avait plus de 4000 moines et une influence sur plus de 140 monastères. Le monastère couvre une superficie de 866000 m² et possède de plus de 90 constructions principales incluant les temples et les habitations. 

À partir de 1958, le monastère a été fermé pendant douze ans par le gouvernement chinois. Il a été rouvert en 1970 pour le tourisme puis comme monastère fonctionnel par le 10e panchen lama en 1980. Il abrite actuellement un peu plus de 500 moines. Bien qu’il n’ai plus l’influence politique et économique d’antant, le monastère exerce encore une influence importante.

Nous étions particulièrement impatients de visiter ce monastère qui par sa surface et son influence est une véritable ville dans la ville. A 10h00, nous étions devant la billetterie tout à côté de notre hôtel et avons rejoint la visite guidée en anglais. La visite guidée était faite par un moine qui était bien parti pour nous faire une visite au pas de charge. Tout moine – guide qu’il était, il n’a profité de notre présence qu’à peine 10 minutes, et au détour du premier temple, nous nous sommes échappés pour visiter à notre rythme.

Nous sommes passés de bâtiment en bâtiments au milieu des moines en toge pourpre, des pèlerins et de la population de fidèles tibétains souvent en habits traditionnels.  Les bâtiments aux toits dorés abritait à l’intérieur des bouddhas devant lesquels les fidèles venaient prier. En sortant, ils faisaient le tour du bâtiment toujours dans le sens des aiguilles d’une montre en récitant des prières. Certains s’allongeaient et se relevaient à un rythme soutenu qui ne semblait jamais s’arrêter. De tant en tant, nous avons croisé des moines avec une coiffe couleur or en forme de crête de punk. Ne connaissant pas les subtilités du bouddhisme tibétain, nous avons présumé qu’il s’agissait des moines en chef.

Vers midi, tous les moines se sont dirigé vers le grand hall pour le repas. Tous les moines étaient assis et on reçu leur repas au son de la musique et des incantations du grand prêtre (Lama ?). C’était un moment très poignant de très grande spiritualité pour les néophytes que nous sommes.

Nous avons ensuite déambulé dans les rues desservant les habitations monastiques et avons trouvé quelques bâtiments que nous n’avions pas fait. Après 4 heures de visite, nous sommes repartis vers la rue principale de Xiahé pour nous désaltérer et manger un peu. Même si nous n’avons pas les chaleurs humides des années précédentes, le soleil tape quand même assez fort à 3000 mètres d’altitude.

Après cette petite pause, nous sommes repartis vers le monastère pour suivre le chemin des prières qui est un déambule long de 3 kilomètres qui fait le tour du monastère. Ce déambule est un alignement ininterrompu de moulins à prières que chaque pèlerin doit faire tourner sur les 3 kilomètres (Kora). Nous n’avons pas fait la totalité des 3 kilomètres car certaines parties étaient en travaux.

Au final, nous avons passé près de 5 heures extraordinaires dans ce monastère et avons eu l’impression de débarquer dans un autre monde.